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dimanche 26 octobre 2025

Terre de vent de Michèle Perret

 Terre de vent Michèle Perret

Terre de vent de Michèle PERRET livre édité chez L'Harmattan - Graveurs de Mémoire

Il s'agit d'un roman. Choune est une petite fille qui vit en Algérie dans une grande ferme. L'époque racontée : 1939 à 1945.  

L'Auteure nous entraîne dans cette période de l'enfance, qui pour tout un chacun, est toujours une aventure, fut-elle heureuse ou malheureuse nous la vivons ou nous l'avons vécue dans la merveilleuse naïveté et parfois l'insouciance des premières années où nous nous adaptions aux situations, selon nos propres capacités.

La petite Choune vit son quotidien dans une bulle, heureuse parfois troublée par des violences et des injustices qu'elle ne comprend pas. Elle est transparente cette petite Choune ou plutôt entre parenthèses en plein milieu d'une foule de personnages.

Qu'importe l'époque, si l'on a connu un peu ce pays, on retrouvera forcément : la tiédeur de l'air, les pieds nus sur les carreaux froids, les ombres... les autres enfants, les gens.

Page 35/36, comme un vol d'étourneaux... ce monde pépiait d'enfants... j'ai beaucoup aimé ces deux pages, et s'il y a eu vraiment un " petit éclair orangé derrière le tronc des palmiers " (j'adore cette phrase) j'imagine plutôt qu'il s'agit de la petite Choune elle-même qui regarde sans être vue et non pas les ombres que croit apercevoir Samra. Dans les pays chauds l'ombre est primordiale et vitale. Ce mot "ombre" revient souvent, même s'il est employé plutôt au sens figuré, il est omniprésent.

Tout le temps de ma lecture, bien que n'ayant pas eu du tout la même enfance, j'ai cru vivre aux côtés de la petite Choune dans cette grande ferme et dans ce pays. J'ai reconnu Farid et son petit âne... et les gosses qui courent et crient derrière lui pour le faire avancer... j'ai vu les plantes et j'ai pris plaisir à retrouver le parfum de certaines fleurs... j'ai reconnu la terre craquelée... les mouches... les ronces... l'eau précieuse, ô combien.

Michèle Perret nous mêle à une vie quotidienne autobiographique sans doute pour une très grande part, romancée bien sûr. En fait, Le vent chaud m'a emportée et j'ai navigué entre la rêve et la réalité et puis j'ai retrouvé l'Algérie et certaines sensations de mes jeunes années.

C'est très joliment très tendrement écrit. J'ai beaucoup aimé également les pages 108/109...

je ne note ici qu'un extrait : " C'est là que Choune a passé ses heures les plus exaltées, toute puissante d'être si haut, au-dessus du vide, face au vaste monde. Les fleurs jaunes du caroubier, autour d'elle, pleines de bourdonnements d'insectes, sentaient le miel...... Rester là, rêveuse, âme de l'arbre, prise dans le bourdonnement des guêpes et les odeurs de miel. Sentir le vent, planer au-dessus des vignes, plonger dans l'intense ciel bleu, une mer profonde et calme.... Tout d'un coup, après le jardin clos, posséder un horizon immense, les touffes de trembles dans le lit de l'oued, la ligne gris-bleu de la route, les oliviers argentés, les collines. ... "

Tout le livre est comme ça, tout y est, j'aime cette petite Choune et j'apprécie de lire Michèle Perret. J'ai plongé dans ces souvenirs-là, bien que n'ayant pas connu cette époque et j'ai retrouvé curieusement des goûts et des parfums jamais oubliés finalement.

...et se noyer dans l'ombre incertaine du souvenir. Citation de Italo Calvino


A lire, ne vous privez pas

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