L'Odyssée de Grain de Bled en terre d'Ifriqiya de Maïa ALONSO
Il s'agit bien d'une odyssée fantastique dite avec passion, avec chaleur, avec amour, avec tristesse aussi. Quelle fastueuse évocation tout en beauté de cette terre magique dont j'ai moi-même des souvenirs inoubliables, quel symbole étonnant que ce petit bout de matière inorganique qui par une communion magistrale de la pensée et de l'écriture, vient nous toucher le coeur... " La filiation ne vient pas des hommes, mais bien de la terre qui vous voit naître " page 98.J'ai été très sensible à la beauté du Chant XXII - Dans l'ombre chaude du désert. Les pages 89/90/91. Je vous laisse le soin de vous procurer l'ouvrage pour me dire ce que vous en pensé aussi.
Les dernières lignes du livre m'ont particulièrement touchées ... " c'est pour cela qu'il veut qu'elle emporte ce caillou... " touchée je le fus oui car en Algérie tous les cailloux du désert, des plages, des forêts, du bord des oued, qui font et feront toujours partie de ce paysage que j'ai tant aimé n'ont plus aucun secret pour moi et cela grâce à mon père... mais ça c'est autre histoire.
Je voudrais juste dire à Maïa Alonso que je regrette de ne pas trouver les mots pour lui exprimer combien j'ai le cœur gonflé d'amour et de tendresse pour son livre et combien je voudrais croire que le rendez-vous dont elle parle... soit vraiment pour aujourd'hui.
Je ne connais pas de plus extraordinaire aventure que celle
de ce grain de sable, infime fragment d'une terre profondément authentique
torturée et fabuleuse dont les périodes historiques ou légendaires de son
Histoire nous sont contées au fil des pages de ce livre étonnant parfois
difficile, animé toujours d'expressions poétiques absolument divines.
Grain de bled est l'âme d'une terre, celle d'Ifriqiya, il est le temps
qui passe inéxorablement sans que jamais il ne soit absorbé par les
civilisations qui s'installent au fil des siècles. Libre, bien au-delà des
influences de l'Homme, le Grain de bled est l'Esprit intemporel de cette terre
d'Afrique que l'être humain a voulu modeler.
Je cite un extrait, page 93 chant XXIII Les trois marabouts ... "
- La perfection n'est pas humaine, j'ai fait le tour du temps, j'ai traversé de
part en part le Pays du soleil couchant. Le vent m'a enlevé, rudoyé, transfusé,
écartelé, roulé, brassé. Je me suis laissé moudre, j'ai accepté de passer de la
roche farouche au gravier doré pour devenir ce que je suis, simple grain de
sable sans attache originelle... "
La destinée naturelle de toutes les civilisations est de grandir et de dégénérer, et de s'évanouir en poussière. Alexis Carrel.
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