Orgie pâtissière,
Crise de folie, l'autre jour
en passant rue cul-de-four
où l'on suggère mille trésors
à l'open-sugar du drugstore !!!
Une odorante devanture
fait alors stopper mon allure,
moi la gourmande incontrôlable,
j'entre pour voir...allez, que diable !
Une jeune fille rondelette
chapeautée d'une galette,
m'offre un plateau plus que tentant
de petits chaussons croustillants
et de viennoiseries mêlées
début d’un jeu de satiété
hélas en dépit du bon sens
Car c’est bien là que tout
commence...
Je perçois comme une tension
en commandant un mirliton
alors qu'un frais tiramisu
veut me faire goûter ses dessous.
Ma nappe explose en calissons
qui cherchent noises aux macarons,
bataille d'écume vanillée
pour un joli nappage de nez.
Des fraises meringuées en pistache
sont prêtes à me faire la moustache.
Là, une nougatine qui s'échappe
d'une pièce montée en varappe.
Des pêches, des fraises, des abricots
en confitures sur un château,
du chocolat sur les remparts
coulant, bavant de toutes parts.
Et devant moi un bataillon
de poires fouettées en sabayon,
tandis qu'une pomme en aumônière
me dit : tire-toi de cette galère !
Soudain une crème pâtissière
proclame à la salle toute entière
que sans elle le Paris-Brest
s'rait d'la pâte à chou d'opérette,
Vite un client planque sa brioche,
cache son mille-feuilles sous une cloche,
les gâteaux volent, le tocsin sonne
en chapelets de pets de none.
Un pithiviers vient imploser
devant mes yeux épouvantés,
mais un quatre-quarts en profite
et me chuchote, ta cellulite !
Des agrumes gluants de miel
m'invitent au goût d'un septième ciel,
puis ils entartent ma grenadine
et noient dedans une aspirine !
Surgit un clafoutis d' cerises
qui vient m'offrir une de ses prises,
un ananas flanqué de mangues
qui crie : mon Dieu, voilà qu’elle tangue !
Je sens bien monter la pression
d'un gros sorbet parfum citron
qui colle une tarte à un baba
qu'essaie de me sauver de là.
Un éclair traverse l'assemblée,
une dame blanche va m'étouffer,
je me cramponne et c'est alors
qu'épouvantée, je crie "c'est mort !".
et là je file ventre-à-terre
laissant chacun à son affaire,
pour m'arrêter deux pas plus loin
au petit coin car j'ai besoin !
Catherine Pallois Août 2015 Tous Droits Réservés
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire