J'ai trouvé les toiles de Manuel Abad tout simplement
belles. J'ai mis le lien de son site Merselkébir.org dans le portrait de
" Grand-mère Abad "
L’égarée,
Je pense à ce chemin que j'ai perdu de vue,
d'où je viens où je vais non ça je ne sais plus,
j'ai traversé des champs de blés ensoleillés
et j'ai marché des heures durant sans m'arrêter.
J'ai bien aimé entendre le vent dans les feuillages,
les très joyeux discours des oiseaux de passage,
et voilà qu'à l'instant les pieds dans l'eau glacée
je réalise que je me suis égarée.
Loin des marais séchés, loin de mes quatre monts,
au milieu de nulle part j'ai comme un grand frisson,
dans ce petit ruisseau au pays des légendes
je chante les bras ballants très fort pour qu'on m'entende.
Là-bas à l'horizon les couleurs se voilent,
je me languis d'aller danser ce soir au bal,
retrouver mes amies. Je veux rentrer chez moi.
je veux revoir mes roses et mes beaux camélias,
compter les fleurs rouges de mes bougainvilliers,
admirer dans son pot mon tout petit palmier,
me poser sur le banc et attendre la nuit
car chez moi il fait bon profiter de la vie,
sentir les giroflées, caresser les lavandes
et dévorer les mûres dont je suis si gourmande,
Je vous ai appelée m'avez-vous entendue ?
vous me cherchiez partout ? Voyez, j'étais perdue !
Les larmes au fond des yeux et le sourire doux
vous n'êtes pas fâché ? Voyez, je suis à bout !
Serrez-moi très très fort, ramenez-moi là-bas
d'où je viens d'où j'ai fui sans trop savoir pourquoi.
Catherine Pallois 2016 Tous Droits Réservés
"Quand on aime la vie, on aime le passé, parce que
c'est le présent tel qu'il a survécu dans la mémoire humaine."
Marguerite Yourcenar dans Mishima ou la vision du vide.
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