Bienvenue sur mon Blog

lundi 29 septembre 2025

L'eau ce miracle

Nous sommes si loin de ces sécheresses terribles. L'eau dans les régions désertiques y est plus précieuse que n'importe quel trésor. Je dois absolument cesser de me plaindre de la pluie qui tombe si souvent dans ma belle région de France.

En souvenir de ma découverte du Sahara.

Une toile magnifique de Sand Coatanlem qui expose dans le blog de Miriam Peters Rouyer.

L'eau ce miracle

Merci à l'auteur de cette belle vidéo et pour cette magnifique musique sur Youtube Auteur Baghdad4dragon 

موسيقى تركية حزينه

الماء معجزة

L'eau ce miracle,

* Que dire quand le soleil chez moi fait des caprices !
souvent les yeux au ciel, je blâme l'injustice
à le chercher sans cesse derrière les gros nuages
qui cachent ses rayons, le tiennent en otage
au-dessus du pays regorgeant de verdure
trempé par des cours d'eau filant dans la nature
pourtant toujours superbe sous des tonnes de pluie.
Écoute comme je râle d'être noyée ainsi !

- Comment te dire qu'ici par ironie du sort
j'endure cruellement ce manque qui fait du tort.
Fatale en ma région, il faut apprivoiser
cette grande sécheresse sur les dunes ocrées
balayées, modelées par des souffles bouillants
qui les métamorphosent les sculptent lentement.
L'astre-roi dominant me met bien au défi
de préférer l'averse qui sauverait ma vie.

* Sous l'orage d'été exhalent les odeurs
des fleurs des champs joyeuses et fières de leurs couleurs.
Pendant la saison belle de la coupe des blés,
rien ne semble meilleur alors que respirer
dans les petits sentiers l'aubépine sauvage,
d'admirer les sureaux en fleurs près du village.
Dans les herbages tendres mes vaches en habits roux
se gavent, se régalent les pattes dans la gadoue.

- Peux-tu sentir la force de cette mer de sable ?
ou jamais rien ne pousse qu'en formes improbables,
instables de mouvances courtisées lentement,
par le rythme alangui des dromadaires allants
imperturbablement. La fournaise, la torpeur
qui assèchent les oueds au dam du voyageur
me font quelquefois croire encore au mirage
devant l'armoise rare, le tamaris sans âge,

* alors que la fraîcheur des rivières magnifie
tes iris dorées aux cœurs épanouis.
Sous les saules gourmands des ondées bienfaisantes,
les liserons frétillent dans leurs jupes troublantes,
enlacées de pervenches violines fascinées
par les fougères ivres à se multiplier.
Ici l'eau qui noie tout notre territoire
inéluctablement me met au désespoir !

- Pense qu'il faut un point d'eau pour me sauver la vie !
Que faire d'autre que marcher, marcher à l'infini
sur les pistes furtives qui s'éclipsent en silence,
fouiller cet horizon dépouillé de romances,
nomade comme un marin qui vogue de port en port,
y trouver son escale et espérer encore,
jusqu'à ce que je puisse le soir à la veillée,
soulager mes enfants, enfin les abreuver.

* C'est vrai qu'il en faut peu pour qu'ils se sentent bien !
Près des rives, les miens se frayent des chemins
couchent en s'amusant les roseaux sous leurs pieds,
ceux-là qui dodelinent pour encore mieux charmer
les prêles délicates perdues dans les buissons.
Ils aiment à pêcher les truites sans hameçon
qui dansent dans le courant, s'esquivent du jeu cruel.
Le bonheur de nos gosses se rejoint et se mêle,

- et ce contentement par la grâce de Dieu
au pays de la soif fait apprécier le peu !
Au bout d'un jour torride la nuit tombe glacée,
et dans ce paradis les tentes sont dressées.
Aux branchages d'éthels, les guerdas accrochées,
le thé sublimissime aux gorges desséchées
se délecte goutte à goutte jusqu'à te faire rêver
toi qui écrit pour moi, si loin de ma contrée.

* Je vois ton oasis comme un jardin d'Eden
au cœur d'un brasier, où l'eau est souveraine.
Mes chênes vigoureux vibrent de chants d'oiseaux
qui gazouillent en chœurs même s'il ne fait pas chaud,
une fringale d'énergie se repend sur le sol,
et les cigognes me quittent en prenant leur envol
pour rejoindre les terres arides et sauvages
dont elles connaissent bien la quiétude du sage,

- Je les vois si confiantes aux tours des minarets !
Retrouvant les palmiers chargés plus qu'il faudrait,
les fleurs de grenadiers, les figues généreuses
dans les patios ombrés aux senteurs capiteuses,
les treilles alourdies de grappes parfumées
où les fruits saturés de sucre vont éclater.
L'eau file dans les rigoles et préserve nos vies,
elle est sciemment dosée, gâcher est interdit.

* Est-ce un cadeau du ciel ou bien un don de Dieu ?
L'eau, ce miracle dont l'intérêt nous émeut.
Rompue d'austérité, tu voudrais être ici,
j'aspire à la chaleur et je maudis la pluie !
Sur des questions pratiques, l'eau peut interpeller
l'une qui en a trop et l'autre pas assez.
N'user que d'essentiel pourrait être un enjeu
pour ceux dont l'abondance rendrait bien trop précieux.

Catherine Pallois 2013 tous droits réservés

L'eau ce miracle

J'ai toujours aimé le désert je m'y suis sentie chez moi dès que j'ai mis mes pieds nus dans le sable. J'ai eu la chance d'en découvrir une infime partie. En fait, toute la partie Nord du désert Algérien entr'autres Ghardaïa cette perle dont je parle avec tout l'amour qu'il m'a été possible de transcrire, dans Vivre sa destinée  j'étais si jeune mais je me souviens de ces immenses étendues de sable bouillant et de sa population éparpillée sur tout ce territoire et regroupée dans des villes adaptées pour la plupart et dignes des mille et une nuits, des gens adorables qui ont d'autres préoccupations plus vitales que les nôtres. Plus tard., découverte d'une autre partie du désert en territoire Tunisien... deux pures merveilles inoubliables !

Nous sommes si loin en Normandie de ces chaleurs infernales et l'eau dans ces régions désertiques y est plus précieuse que n'importe quel trésor.

Je dois absolument cesser de me plaindre de la pluie qui tombe si souvent dans ma belle région.

Un extrait sur l'eau page 124 du beau livre de Jean d'Ormesson : La création du monde :

" J’aime beaucoup l’eau. Moins que la lumière, bien sûr, qui va si vite, et même plus vite que tout. Mais beaucoup. Quand je l’ai vue couler en cascades du haut des montagnes et des glaciers, s’étaler dans les plaines en longs rubans paresseux, se rassembler en foule entre les continents, tomber du ciel goutte à goutte sur les forêts et les champs, j’ai éprouvé du bonheur. Elle est imprévisible. Elle m’étonnera toujours. Quand je l’ai inventée, je n’étais pas mécontent. Elle est sérieuse et frivole. Elle est solide et fluide. Tu la prends dans tes mains, elle glisse entre tes doigts. C’est une matière à la fois assez souple et assez résistante pour que tu puisses pénétrer en elle et qu’elle puisse pénétrer en toi. L’eau coule de ville en ville, les bateaux la labourent, elle rend la terre fertile et, sous le soleil brûlant, tu te jettes dans ses bras et elle apaise ta soif. Elle sait aussi tuer avec une sûreté infaillible. Insaisissable et changeante, l’eau est l’image de la vie : elle est cruelle comme elle et enchanteresse comme elle. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire