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lundi 29 septembre 2025

Alceste à bicyclette

Alceste à bicyclette 

 Le misanthrope de Molière avec Alceste à bicyclette. 

Un duo de grands comédiens au verbe talentueux qu'on leur connait. 

   Alceste à bicyclette

Résumé pris sur le net : Gauthier Valence, star d'une série à succès, fait le voyage jusqu'à l'île de Ré pour rendre visite à son ami Serge Tanneur, un comédien de théâtre qui vit reclus dans une demeure décrépie. Gauthier rêve depuis toujours de mettre en scène le Misanthrope et de jouer Alceste. Il veut soumettre à Serge le projet. Mais ce dernier a décidé d'arrêter sa carrière et ne veut plus entendre parler de cinéma ni de théâtre. 

Dans l'histoire, ils répètent et j'ai pris un immense plaisir à écouter leurs répliques si bien dites. Molière et la nature humaine ! Un grand spécialiste des travers de l'humanité. La morale du Misanthrope est la tolérance et oui celle qui manque tant à nous autres dans ce siècle désespérant.

Voici la dernière réplique d'Alceste dans le Misanthrope et j'avoue qu'il m'arrive très souvent de penser comme lui.

Non : vous avez beau faire et beau me raisonner,
Rien de ce que je dis ne me peut détourner :
Trop de perversité règne au siècle où nous sommes,
Et je veux me tirer du commerce des hommes.
Quoi ? contre ma partie on voit tout à la fois
L'honneur, la probité, la pudeur, et les lois ;
On publie en tous lieux l'équité de ma cause ;
Sur la foi de mon droit mon âme se repose :
Cependant je me vois trompé par le succès ;
J'ai pour moi la justice, et je perds mon procès !
Un traître, dont on sait la scandaleuse histoire,
Est sorti triomphant d'une fausseté noire !
Toute la bonne foi cède à sa trahison !
Il trouve, en m'égorgeant, moyen d'avoir raison !
Le poids de sa grimace, où brille l'artifice,
Renverse le bon droit, et tourne la justice !
Il fait par un arrêt couronner son forfait !
Et non content encor du tort que l'on me fait,
Il court parmi le monde un livre abominable,
Et de qui la lecture est même condamnable,
Un livre à mériter la dernière rigueur,
Dont le fourbe a le front de me faire l'auteur !
Et là-dessus, on voit Oronte qui murmure,
Et tâche méchamment d'appuyer l'imposture !
Lui, qui d'un honnête homme à la cour tient le rang,
A qui je n'ai rien fait qu'être sincère et franc,
Qui me vient, malgré moi, d'une ardeur empressée,
Sur des vers qu'il a faits demander ma pensée ;
Et parce que j'en use avec honnêteté,
Et ne le veux trahir, lui ni la vérité,
Il aide à m'accabler d'un crime imaginaire !
Le voilà devenu mon plus grand adversaire !
Et jamais de son cœur je n'aurai de pardon,
Pour n'avoir pas trouvé que son sonnet fût bon !
Et les hommes, morbleu ! sont faits de cette sorte !
C'est à ces actions que la gloire les porte !
Voilà la bonne foi, le zèle vertueux,
La justice et l'honneur que l'on trouve chez eux !
Allons, c'est trop souffrir les chagrins qu'on nous forge :
Tirons-nous de ce bois et de ce coupe-gorge.
Puisque entre humains ainsi vous vivez en vrais loups,
Traîtres, vous ne m'aurez de ma vie avec vous.

Ce film est à retenir car nos deux comédiens prennent un malin et sournois plaisir à s'approprier le répertoire de Alceste puis de Philinte. Fabrice Luchini, je connais son excellence mais j'ai découvert Lambert Wilson tout aussi remarquable.

 

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