Claudie Gallay est une écrivaine française née en 1961
à Bourgoin-Jallieu, dans l'Isère.
Mon amour, ma vie de Claudie Gallay c’est tout à fait comme
les paroles de cette chanson connue.
L’écriture toujours aussi dépouillée de cette Auteure que
j’aime nous fait sombrer en réalisant une bien douloureuse réalité que cette
itinérance misérable d’une pauvreté inhumaine, une vie de cirque minée,
anéantie, submergée par les injustices d’une société où le rejet des
différences est d’un ordinaire régressif qui fait peur... Une histoire qui
prend aux tripes.
Une vie vécue et contée par Dan le fils le rejeton imbibé de
misère, le petit rien intra-Familia qui récolte avec une obstination à la
faculté régénérante tous les petits cailloux qu’on voudrait des diamants, tous
les bouts de ficelle et autres petites choses insignifiantes pour nous mais qui
pèseront au fond de ses poches le poids de l’espoir celui de vivre ou plutôt de
survivre jusqu’à voir enfin la mer, la mer...
Dans ce huis-clos misérable, qui échappera à ce naufrage
annoncé comme inéluctable ?
Au fil de ma lecture je rêve de tirer Dan de ce marasme et
je sais que malgré cette histoire je n’oublierai jamais mon enchantement réel
de gamine pour les gens du voyage.
Auteure à lire… forcément.
Quelques extraits
Page 62 ... Il y a des choses, on a
envie de les faire, on ne les fait pas. C'est l'éducation. On se dit qu’on les
fera quand on sera grand mais quand on est grand, on n'a plus envie...
Page 112 ... Quand on est mort, on est différent. On fait
peur. Les pierres, je les ai ramassées et je les ai mises dans ma poche. Je
n'ai pas pu m'empêcher. Pa' a raison, je suis une fouine. Tout ce qui traîne,
je le récupère. Mes poches, c'est des cavernes.
Page 173 ... Je passe sous le chapiteau. Je monte tout en
haut des gradins, au dernier rang, le coin le plus sombre. Je me couche sur le
banc. Je ferme les yeux. Je pense au saxo de l'oncle Jo. J'y pense tellement
fort que je l'entends. Je sors le foulard et je respire dedans. La sueur en
boule. Gardée. La poussière. Mam' dit que la poussière garde la mémoire des
choses vivantes...
Page 193 ... Je suis pas ton fils ! Je suis le fils de
personne... Le chiffon à la main. Pa'sourit. - Et alors ? Alors rien. Un père,
c'est autre chose. Forcément. Je continue de frotter, les larmes me coulent des
yeux, je n'y vois plus rien. Moi, j'aurai jamais d'enfant. Je frotte quand
même. Les larmes se prennent dans le chiffon, laissent des traces sombres...
Page 208 ... Et quand je serai grand, j'irai voir la mer...
Page 242 ... Maintenant, Paulo, il chiale tout seul dans son
grill. Il ne fait même pas attention à moi. Je le regarde. Je l'écoute. Je
boufferais à en crever pour ne pas partir de là. C'est ça la misère des hommes.
Il y en a qui pleurent. Il y en a qui mangent.
Page 262 ... Mon coeur est devenu comme ma main. Un
silence...
De Claudie Gallay j’ai tout lu et je me tiens informée de
toute nouvelle édition. J’aime sa façon d’écrire, j’aime et c’est tout.
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