mardi 23 septembre 2025

La leçon de couture

 Il y a longtemps à l’école nous apprenions la couture, cela faisait partie du programme scolaire. Ici, photos de charmants travaux offerts par ma fille Sabine il y a bien longtemps.

Quelques souvenirs adressés à ma fille Sabine, sa fille ma petite fille Inès et à ma petite fille Louane qui a 7 ans m'avait offert pour mon anniversaire, il y a quelques années, un coeur-doudou. Un vrai travail de grande réalisé guidée par sa maman.

En découvrant ce trésor je me suis souvenue de ce que j'avais écrit sur l'apprentissage de la couture, c'était il y a si longtemps !

La leçon de couture,

D'où me vient ce délire d'inventer des chimères
à poser sur des feuilles des mots des rimes des vers ?
je sais que ma mémoire regorge de souvenirs
l'authentique récit vaut-il mieux qu'un délire ? 

Aujourd'hui quel plaisir de pouvoir raconter
un souvenir de classe de mes jeunes années
le sourire me vient repensant qu'en ce temps
on initiait les filles aux "tâches" de "maman".

Lorsque toutes jeunettes à l'école des sœurs
nous entrions en classe pas toujours de bon cœur
notre premier regard allait vers le tableau
où nous lisions tout bas un précepte dévot.

Nous attendions très calmes l'ordre de nous installer
après un vrai salut mutuel, imposé,
pour écouter enfin quelques explications
parcourir la morale qu'ensemble nous traduisions.

Enfin la Sœur nommait les filles en punition
qui à tour de rôle soignant bien leur diction,
devaient lire à voix haute une œuvre littéraire
choisie pour nous instruire plus que pour nous distraire.

Puis il fallait ôter du bureau ses souillures,
nettoyer l'encrier parfait et sans bavures,
enfin l'époussetage et c'était capital
pour une approbation à l'inspection finale

ensuite et seulement nous sortions nos ouvrages,
nos petites pochettes rescapées de naufrages,
où l'on trouvait des fils de récupération
enroulés par nos mères sur des petits cartons,

des cotons à broder joyeusement mêlés
et des bouts de tissus à la maison glanés.
Quelquefois une paire de ciseaux à bouts ronds,
un dé obligatoire rembourré de coton...

Parfois un peu de laine qui venait d'un tricot
que l'on n'aimait plus guère tant il était vieillot
détricoté, roulé car il resservirait
un jour à d'autre usage dont Maman jugerait...

une poche cartonnée dans laquelle s'alignaient
de longues aiguilles fines, une pierre de craie
que l'on utilisait pour tracer sur la toile 
des fleurs ou des objets parfois des initiales.

Nous devions définir, fallait-il être habiles,
la trame d'un tissus et en tirer le fil.
Nos petites mains agiles, notre crédulité
déclenchaient des coquilles qui nous faisaient glousser.

Pour les longues aiguillées, le blâme était sévère
car seules les fainéantes pouvaient s'en satisfaire !
et nous nous appliquions à faire des ourlets
à petits points serrés réguliers et parfaits.

Souvent pendant le cours on entendait : "ma Sœur
j'ai besoin s'il vous plaît ..." alors là, pas d'erreur,
"la grosse ou la petite ?" telle était la question !
il fallait la première pour l'autorisation ...

Pendant que la fillette filait en commission
nous étions attentives à coudre des boutons,
histoire de petits trous qu'ils soient quatre, trois ou deux
il fallait bien qu'ils tiennent sinon gare aux gros yeux.

Quant à nos boutonnières, elles nous faisaient rager
piquer de bas en haut et puis recommencer...
en couvrant le tissu qui devait s'effacer
sous nos points minuscules et bien proportionnés.

Chacune à son ouvrage, calme, le nez baissé
alors qu'on écorchait l'œuvre d'un romancier
Quand une mouche passait qui donc la suivait ?
la même, toujours la même qui ailleurs s'envolait !

Oui, nous avions une heure pour ce cours de couture
utile ô combien à notre vie future.
Aux petites mains de fées.. des vocations sont nées 
peut-être et pourquoi pas, on peut toujours rêver !

Cependant quelle fierté, je me souviens encore
du napperon orné d'une fleur jaune d'or
aux petits points de croix travaillés patiemment
offert avec amour un jour à ma Maman.

A l'époque où l'on jette et ce à tour de bras
les choses utilisées souvent même qu'une fois
je n'ai pas tout perdu de ces travaux forcés
simplement que le geste... de mettre de côté.

Catherine Pallois 2010 Tous Droits Réservés

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