Camille CLAUDEL était une femme libre une
artiste-sculptrice. Son destin fut hors du commun et je suis fascinée par cette
femme.
Musée de Camille Claudel à Nogent sur Seine. Lien dans la photo.
Auguste rencontre,
Au fin fond d'une nuit soumise à mes démons
je vis là devant moi au seuil d'une maison
une dame bien triste me tendant un objet,
un livre que je pris avec un grand respect.
Et voilà que me vint dans le flou de l'image
la fièvre de le lire, d'en feuilleter les pages,
je sentis mon esprit troublé d'une attention
digne de ce pouvoir que peut causer un nom.
Absorbée que j'étais à caresser l'ouvrage
mes mains se transformèrent et elles n'eurent plus d'âge.
Éperdument séduite par des bronzes étonnants
j'admirais ces chefs-d'œuvre superbes, infiniment
tourmentés, torturés, fragiles et bouleversants,
mes pensées pénétrèrent leurs traits plus que troublants.
Admirant ces sculptures si claires dans le noir,
j'allais de cette femme évaluer la gloire,
quand alors je la vis fillette possédée
par d'argileuses terres en chemins modelées,
pendant qu'on la grondait à pétrir ses trésors
elle puisait l'énergie qui lui ferait du tort.
Plus tard elle revenait creusant moulant la terre
adulte réjouie de palper la matière,
dans la cour des grands si jeune si fougueuse
elle façonnait des âmes aux formes anguleuses.
Un monde s'ébauchait au cœur de l'atelier.
Comment rester de marbre devant cette entêtée
qui faisait de l'ouvrage un travail prodigieux
lorsqu'on a l'œil critique d'un Maître prestigieux.
Dieu qu'il fut donc puissant cet auguste géant
à élever l'artiste jusqu'à l'avènement
de sublimes ébauches, jusqu'à la renommée.
Le choc des deux titans y resterait gravé.
Les portes de l'enfer, un jour, un paradis,
un abîme créateur dans l'œuvre d'une vie,
et puis l'ultime approche d'une notoriété
qu'il fallut mériter à force de lutter.
J'ouvrais les yeux soudain croyant la voir déçue.
Elle, solitaire en ce monde, cette femme qu'on tue,
celle qu'on abandonne pleurait son obsession
à craindre la folie, j'en perdis la raison...
taillant, frappant, ponçant les gestes, les mouvements
répétés comme les siens dans la poussière, le sang,
plongée dans son orgie de fougue et de passion
je n'étais plus moi-même qu'un volcan en fusion.
l'Amour si grand si fort si beau dans l'infini
impossible au partage qui sombre à l'agonie,
la faim qui l'épouvante dévore ses entrailles
la peur la tyrannise et son esprit déraille,
l'instant fut étonnant ou dans le livre ouvert
en vague elle oscillait des pages se froissèrent
et je la vis glissant dans un bouge miséreux
puis quand on l'emmena je ne vis que ses yeux.
Ses œuvres apparurent, une jeune fille à la gerbe
et une Tête rieuse firent une valse superbe,
une petite châtelaine tout simplement riait
lorsqu'une tête de vieille tout à coup m'expliquait :
- hélas, j'étais bien seule à sculpter ma folie
beaucoup ont cru longtemps m'avoir anéantie.
Sous terre je suis c'est vrai dans ce carré de fou,
mais mon œuvre perdure et cela malgré tout !
Quand vint enfin l'aurore, je retrouvais mes mains.
Ce rêve, ce mirage dans le petit matin
n'était-il pas le fruit d'une hallucination ?
que nenni les causeuses m'ont chuchoté que non.
Catherine Pallois 2013 Tous droits réservés
"Il me semble que je suis si loin de vous ! Et que
je vous suis complètement étrangère ! Il y a toujours quelque chose d'absent
qui me tourmente". Camille CLAUDEL à RODIN, 1886.
YOUTUBE SAKOUNTALA ou L'ABANDON, un ballet de
Marie-Claude PIETRAGALLA : Camille, Marie-Claude PIETRAGALLA et Axelle
TRINCHERO dans le rôle de la mère de Camille. Ce ballet est
magnifiquement proposé ici dans cette belle vidéo et je me fais un plaisir de
la partager avec vous, j'ai d'ailleurs félicité son auteur car le résultat de
son travail est magnifique et le choix de la musique est excellent. Ballet
découvert grâce à mon amie Evelyne que je remercie beaucoup.
Camille Claudel (Fère-en-Tardenois (Aisne) le
8 décembre 1864 - Montdevergues, (Vaucluse) le
19 octobre 1943) est une sculptrice française, sœur du
poète et écrivain Paul Claudel. Elle a entretenu une relation passionnelle et
tumultueuse avec le sculpteur Auguste Rodin, de vingt-quatre ans son aîné. Cet
amour impossible, ainsi que son internement psychiatrique en 1913, la murant
dans le silence le plus total, lui ont donné une aura égalant son génie.
Sources diverses et wikipédia.
En 1913, elle est admise à l'Hôpital Psychiatrique de
Ville-Evrard, avant d'être transférée à l'Hôpital de Montdevergues, près
d'Avignon, en proie à un délire de persécution complexe, allant en s'aggravant
d'année en année jusqu'au 19 Octobre 1943 où elle meurt après trente années de
séquestration.
Le masque de Camille par Rodin 1884
En italique... quelques œuvres de Camille sauf Les
portes de l'enfer d'Auguste Rodin (elle y a travaillé). En fin de texte, la
vérité sort du carré fou... en fait, il s'agit du carré des fous d'une fosse
commune, ce cimetière où l'on enterrait les pauvres abandonnés enfermés
dans les hôpitaux psychiatriques jusqu'à leur mort.
Grâce à son arrière petite nièce, Madame Reine-Marie
PARIS, une stèle fut érigée au cimetière de Montfavet.
" Nous avons besoin de gens, qui pensent avec leurs mains,
des penseurs qui aient les mains larges et dures ! Des mains faites pour
prendre et peser. Des mains qui sachent, qui accomplissent et qui sculptent ;
des mains qui créent ". Citations de Denis de Rougement Paris 1936.
"Je lui ai montré où elle trouverait de l'or, mais
l'or qu'elle trouve est à elle. "
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